Peut-on toucher le chômage après une démission ?

Peut-on toucher le chômage après une démission ?

Choisissez la voie qui vous ressemble.
Finançable par le CPF.

Vous ne vous sentez plus à votre place dans votre travail actuel, mais l’idée de vous engager dans une nouvelle voie professionnelle vous semble difficile sans un temps de réflexion et de préparation. Vous aspirez à une transformation profonde, à une réorientation qui marque un véritable tournant. Pour franchir ce pas, l’idée de quitter votre poste vous traverse l’esprit, mais l’incertitude financière vous retient, surtout à l’idée de renoncer aux aides telles que les allocations chômage qui sont cruciales pour maintenir votre stabilité économique. Cependant, des dispositions existent pour démissionner tout en bénéficiant du chômage. Laissez-nous vous guider à travers ces options.

Quitter son emploi et allocations chômage : comprendre les règles

Lorsque vous prenez la décision de quitter votre emploi en soumettant une lettre de démission à votre employeur, il est généralement admis que vous ne serez pas éligible à percevoir immédiatement vos allocations chômage. Cette politique repose sur le principe que la décision de quitter volontairement votre poste est la vôtre, et est prise de façon délibérée. Toutefois, si après une période de 121 jours, soit environ quatre mois, vous êtes toujours à la recherche d’un emploi et sans activité, vous avez la possibilité de solliciter une réévaluation de votre dossier par Pôle emploi.

Conditions pour bénéficier du chômage suite à une démission

Il existe des circonstances spécifiques de démission qui sont reconnues comme légitimes par Pôle emploi, vous permettant ainsi de prétendre aux allocations chômage directement après avoir quitté votre poste. Voici quelques exemples :

Déménagement pour suivre son conjoint

Votre éligibilité aux allocations chômage peut être affectée par divers facteurs, notamment la nature de votre relation et la situation professionnelle de votre partenaire. Si vous choisissez de démissionner afin de rejoindre votre partenaire qui déménage pour des raisons professionnelles, comme une mutation ou une nouvelle opportunité d’emploi dans une autre région, cette démarche est considérée comme légitime. Il est nécessaire de fournir des preuves concrètes de ce changement de situation professionnelle. Avant de prendre votre décision, il est recommandé de vous informer auprès de Pôle emploi sur les procédures à suivre pour éviter toute complication.

Absence de paiement de salaire

Dans le cas où votre rémunération cesse d’être versée, ou si vous ne recevez qu’une partie de celle-ci, vous avez la possibilité d’entamer une procédure devant le conseil de prud’hommes. Cette démarche vous aidera à établir un motif légitime pour votre démission et à accéder à vos allocations. Avant d’initier une telle action, il est crucial de documenter méticuleusement toutes les démarches entreprises pour adresser le problème de non-paiement et de consulter un conseiller juridique au besoin. Vous pouvez trouver du soutien auprès de différentes structures, comme votre syndicat ou un avocat spécialisé dans le droit du travail, souvent disponibles lors de consultations gratuites dans votre région.

Victime de violences ou harcèlement sur le lieu de travail

Être confronté à des actes répréhensibles au travail, tels que des violences physiques ou du harcèlement, constitue un motif valable pour quitter son emploi et prétendre à l’Allocation de Retour à l’Emploi (ARE). Il est toutefois nécessaire de porter plainte afin de pouvoir justifier de ces circonstances. Dans de telles situations, il est recommandé de chercher le soutien de votre médecin du travail.

Engagement dans un service civique ou volontariat

Si vous vous engagez dans un service civique, un volontariat de solidarité internationale ou un volontariat associatif pour une durée minimale d’un an, votre départ est considéré comme légitime, ouvrant droit à l’ARE.

Poursuite d’une formation pour reconversion professionnelle

Décider de suivre une formation dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle peut également vous permettre de bénéficier de l’ARE, sous réserve de conditions spécifiques. Il est conseillé de rencontrer un Conseiller en Évolution Professionnelle pour examiner votre projet et définir les étapes à suivre afin de sécuriser votre parcours sans compromettre vos sources de revenu.

Création ou reprise d’entreprise

Cette possibilité s’offre à vous dans deux scénarios distincts : si votre projet entrepreneurial échoue après avoir quitté votre emploi, vous pouvez demander l’ARE. Par ailleurs, si vous envisagez de démissionner pour lancer ou reprendre une activité entrepreneuriale, vous avez droit à l’ARE pour soutenir votre projet grâce au programme Démission-reconversion proposé par Transitions Pro.

Projet de reconversion professionnelle

Si vous aspirez à changer de domaine d’activité mais que votre projet de reconversion ne peut se concilier avec votre emploi actuel, il est envisageable de démissionner, sous certaines conditions, et de bénéficier de l’ARE pour réaliser votre transition professionnelle.

Focus sur la démission pour reconversion professionnelle avec le dispositif Démission-reconversion

Ce dispositif spécifique autorise les employés en contrat à durée indéterminée (CDI) à quitter leur poste pour se lancer dans un projet de reconversion professionnelle tout en bénéficiant de leur allocation chômage. Il envisage deux cas de figure principaux :

Formation pour une reconversion

Si vous choisissez de démissionner pour entamer une formation certifiante, cela doit être dans l’optique de vous préparer à un nouveau métier. Ce choix vous offre la possibilité de vous investir pleinement dans l’apprentissage nécessaire à l’acquisition des compétences requises pour votre future profession, avec comme finalité une insertion réussie dans ce nouveau domaine.

Lancement ou reprise d’entreprise

Se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, que ce soit par la création ou la reprise d’une entreprise, représente un engagement qui requiert du temps et une préparation minutieuse pour augmenter ses chances de succès. Le cumul de cette démarche avec un emploi salarié s’avère souvent incompatible. Le dispositif Démission-reconversion est donc conçu pour soutenir les salariés désirant se reconvertir à travers l’entrepreneuriat, leur permettant de percevoir leur allocation chômage afin de se consacrer entièrement à leur projet sans la pression financière immédiate. Cette aide est d’autant plus précieuse que le délai avant que l’activité nouvellement lancée ne commence à générer des revenus peut être significatif.

Comment bénéficier de l’allocation chômage après une démission en CDI ?

Si vous avez pris la décision de démissionner pour vous lancer dans un projet de reconversion professionnelle et souhaitez bénéficier du dispositif spécifique à la démission, suivez ces trois étapes clés pour accéder à votre allocation de retour à l’emploi.

Premièrement, il est essentiel de solliciter l’accompagnement d’un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP). Celui-ci évaluera avec vous la pertinence de votre projet et explorera les différentes options et aides disponibles, qui pourraient mieux correspondre à vos besoins. Cette étape initiale est cruciale pour s’assurer que vous avez exploré toutes les voies possibles avant de prendre une décision.

Deuxièmement, avec l’assistance de votre CEP, vous constituerez un dossier démontrant la solidité et la sérieux de votre projet de reconversion. Ce dossier sera ensuite soumis à l’examen de la commission paritaire de Transitions Pro de votre région. Le but est d’obtenir une attestation confirmant la viabilité de votre projet.

Troisièmement, une fois l’attestation en main, vous aurez le feu vert pour démissionner et vous inscrire à Pôle emploi en tant que demandeur d’emploi.

Il est important de noter que sans un projet de reconversion professionnelle ou sans répondre aux critères de démission légitime, vous devrez vous inscrire à Pôle emploi et attendre environ quatre mois avant de pouvoir solliciter une réévaluation de votre situation.

L’étape la plus cruciale est de ne pas se précipiter dans votre démission. Avant de franchir le pas, prenez le temps de consulter votre CEP ou de vous renseigner auprès de votre Transitions Pro régional pour bien comprendre le dispositif de démission et maximiser vos chances de succès dans votre reconversion.